Alors que je vagabondais dans les terres d’Ylisse à aider le Prince Chrom à faire la guerre, mon fan-boyisme m’a soudain interrompu en cours de partie pour me diriger vers mes bébêtes préférées depuis que j’ai 3-4 ans, les Pokémons. Et oui, alors que les premiers screens laissaient présager un éventuel Poképark 3, c’est bien un 4ème opus de la saga Donjon Mystère qui arrive à nous ! Surfant sur la vague de popularité toujours croissante des monstres de poches ainsi que de l’arrivée de la DS, le studio Chunsoft nous a proposé un mélange improbable entre ses Donjons Mystères et l’univers de Pokémon. Malgré la difficulté des jeux, les opus Rouge, Bleu, Temps, Ombre et Ciel se sont relativement bien vendus et après quelques années d’absence, Chunsoft qui a fusionné avec Spike nous offre un nouvel opus sur 3DS avec un abandon partiel des sprites à des modèles 3D ainsi que certains éléments des premiers opus enlevés qui ne plairont pas forcément à tout le monde...

1) Présentation du jeu
Pokémon Donjon Mystère : Les Portes de l’Infini est le 4ème opus (5ème techniquement mais je ne compte pas les Donjons Mystère WiiWare qui ne sont jamais sortis chez nous) de la série Spin-off. Petite présentation du jeu :

Titre Complet : Pokémon Donjon Mystère : Les Portes de l’Infini
Développeur : Spike-Chunsoft
Editeur : Nintendo
Date de Production : 2012-2013
Support : 3DS
Format : Cartouche - Dématérialisé
Nombre de joueurs : 1-4 joueur
Fonctionnalité : Street Pass, Spot Pass, Réalité Augmenté, Contenu Téléchargeable par Micro Paiements
Prix d’Achat : 41,99 €

2) Un opus plus facile ?

Que l’on se le dise, les Portes de l’Infini est actuellement le Donjon Mystère le plus facilité et ceux sur plusieurs points qui rompt avec certaines bases instaurées dans les précédents opus. La première que l’on pourra constater dès le début du donjon est l’absence de faim (et donc par découlement des Pommes, triste jour pour Nintendo...), et rien que cette valeur en moins rend le jeu infiniment plus facile puisque l’aspect de survie est moins mis en relief. Autre grande disparition, le QI (et donc les gelées) s’est vu retiré (pour rappel, plus on mangeait de gelées, plus le QI d’un Pokémon augmentait et lui permettait d’utiliser des compétences spéciales). Toutefois, le principe n’a pas totalement disparu avec l’ajout des capacités communes qui sont les équivalents des compétences que l’on peut trouver rarement dans des coffres et qui sont effectifs à toute l’équipe.


Autre marque de casualisation, on peut acheter au minimum une Résugraine (l’équivalent d’un Rappel Max dans les jeux Donjon Mystère) par jour ce qui rend les traversées de donjons plus facile si on en est équipé d’une bonne quantité. Lorsque l’on meurt dans un donjon, alors que celui qui voulait nous aider devez regravir tous les étages jusqu’au lieu de votre décès dans les précédents PDM, ici donner une simple Résugraine en Steet Pass (et uniquement en Street Pass) Les Donjons en eux même se révéleront horriblement court (pas plus de 17 Etages de suite avant le crédits, et encore c’est juste le plus long). Le système des coffres réserves-banques facilite peut être un peu trop la vie. Le nombre de Donjon pré-crédits est assez ridicule (A peine une trentaine vendu avec le jeu, d’autres étant achetables en Micro-Paiements ) et la durée de vie en prend un coup. De plus il est impossible d’effectuer plus d’une mission en même temps (alors qu’on pouvait en faire jusqu’a 8 dans les précédents).


Le nombre de Pokémons recrutable est assez restreint (moins de 200 pokémons différents sur les 649 existants à la fin de la 5G, heureusement, malgré une forte présence de la 5G, toutes les générations sont respectées). Enfin dernier point notable sur la Facilité qui peut être remis en question : tout xp récupérer par l’équipe en donjon est également restitué à l’Intégralité de vos pokémons, ce qui permet de ne pas avoir de gros écarts de niveaux mais qui mâche un peu la tache.

3) Un gameplay renouvelé

Voilà après énumérer une partie des défauts du jeu, passons aux réelles nouveautés qui apportent un vent de fraîcheur à la saga et évite de l'essouffler. Tout abord, et ce n’est pas des moindre, fini l’interface presque HTML des menus et place à une vraie interface tactile et simple d’utilisation.

Malgré la conservation des sprites dans les dialogues, tous les Pokémons et Environnements sont modélisés en 3D et c’est super beau à voir. Les donjons sont en reliefs et c’est très agréable pour les yeux (certains éléments de décors aléatoires sont très bien faits). Certains donjons ont des gouffres à la place des murs ce qui changent le côté tactique des attaques à distance. Certains donjons possèdent un étage (toujours le même) contenant une porte (dont il va falloir trouver la clé) donnant accès au reste de l’étage contenant de items plus rares et des Pokémons beaucoup plus coriaces.

Les phases d’évolutions ne dépendent plus d’un lieu d’évolution mais uniquement du niveau d’expérience. Toutefois, le choix de faire évoluer ou non nous appartient toujours.

Le système de combat a été énormément amélioré et se rapproche encore plus des combats Pokémons normaux. Tout d’abord, chaque capacité peut évoluer et augmenter de niveau pour devenir plus puissante et d’avoir plus de PP plus on l’utilise (mettant alors au second plan l’attaque frontale normale quasi inefficace par rapport aux anciennes versions). Il y a un certain nombre de niveau (je ne connais pas le nombre final exact, mais ma meilleure attaque est au niveau 8 actuellement) qui sont sous-divisés en 3 paliers. A chaque palier atteint, la capacité augmente sa force et de temps en temps son nombre de PP. De plus, une capacité garde son leveling même si l’on change de donjon ou même de pokémon (les capacités en communs augmentent plus rapidement). Toutefois, il est de plus en plus difficile de monter les paliers au fur et a mesure que la capacité monte de niveau. Certaines capacités plus puissantes (Exemple : passer de Eclair à Tonnerre) sont prévues pour être plus puissante en niv 1 que les attaques moins puissantes niv 5 ou 6).


Les raccourcis de boutons sont encore mieux utilisés que dans les précédent avoir notamment l’accès à toutes la capacités du Pokémon utilisé avec les touches A B X Y et la touche L maintenue. Un raccourci L + Ecran tactile permet de lancer une attaque combinée pour toute l’équipe qui se recharge au fur et à mesure des combats dans le donjon.


Assez tôt dans l’aventure, vous aurez la possibilité d’utiliser le Mode Compagnon, permettant carrément d’incarner un Pokémon quelconque de votre compagnie, ce qui est assez pratique notamment quand votre avatar se trouve dans une aventure loin du Pokéden. De plus, le mode permet de partir dans les donjons en multijoueur local.


Le Pokéden, parlons en (voir 4) pour explication scénaristique du lieu). Probablement la meilleure idée du jeu, c’est un lieu que vous devrez gérer en déblayant de nouvelles parcelles pour y construire des stands vendant tout un tas d’items très interessant, des améliorations des attaques des pokémons voire même des mini-jeux (une quasi première dans la série) qui permettent d’obtenir plus ou moins contre des Pokédollars beaucoup de trésors et de contenu.

Mais pour pouvoir construire ou deblayer, il faut des ressources, ressources qu’il va falloir obtenir en récompenses de missions effectuées. De plus, les stands bénéficient d’améliorations (diversité de contenu ajoutée) avec des ressources plus rares et plus difficiles à obtenir. C’est pour moi LE point le plus intéressant du jeu ! Il est également possible de customiser les stands (voire même sa propre maison) avec de la peinture, elle aussi faite avec des ressources de récompenses.


Dans les nombreux ajouts mineurs, on peut notifier de nouvelles orbes et graines, de nouveaux items, la V-Vague (jour spécifique définie sur une calendrier où un certain type de pokémon possède une meilleure force et de nombreux avantages dans les donjons), les défis (combats contre des Pokémons contre des items, jouables en multi coop jusqu’à 4 joueurs).


Trois autres nouveau Pokémon PNJ marchands sont apparus avec les traditionnels boutique et ouvreur de coffre. Il y a tout d’abord le magasin à Tutankafer qui n’échange que contre des lingots (trouvable dans les donjons ou dans les coffres) et offrent des items rares ou de l’argent, il y a ensuite le magasin des cadeaux de Pashmilla (qui permettent de faciliter le recrutement de certains Pokémons), enfin il y a Trompignon qui proposent les contenus téléchargeables en Micro-Paiements.

4) Un bon duo Scénario/Musique

Le scénario du jeu démarre d’une façon classique. Vous, illustre inconnu du monde des humains, se voit appeler par une voix inconnue avec une vision on ne peut plus explicite. Vous êtes propulsés dans le monde des Pokémons où vous devenez vous même un Pokémon sur une liste de 5 (liste trop peu exhaustive à mon goût, heureusement qu’il y a Pikachu *rime powa* ). Vous atterrissez en catastrophe sur une plage où votre futur compagnon vous rejoinds. Avant de se concentrer sur les raisons de votre arrivée, vous allez donner un coup de main à votre partenaire pour créer un nouvel Eden pour Pokémon sobrement surnommé : Pokéden. La raison de sa création vient du fait que le monde des Pokémons a oublié la signification du mot amitié et chaque Pokémon ne pense qu’à lui et règne alors coup bas et arnaques en série. Même le Village Relais, la ville située à proximité de Pokéden, malgré un certaine cohésion, ne fait pas vraiment ressentir le sentiment de sécurité.


Le scénario peut paraître niais et enfantin aux premiers abords, mais celui-ci voit de nombreux bouleversement se présenter, avec notamment la présence de 3 personnages importants, Emolga et son ami Insolourdo (rare duo qui comprends le principe de l’amitié entre Pokémon), ainsi que Viridium (qui a rompu avec l’amitié depuis qu’un de ses amis lui as adressé une lettre blessante et qui tente de redéfinir le terme au sein de la compagnie). Non seulement, ces trois personnages Pokémons dynamiseront les dialogues (avec de nombreuses engueulades assez marrantes entre Emolga et Viridium), mais ils feront partie intégrante de votre compagnie (l’équivalent de l’équipe de secours dans ce jeu). Sachant que votre équipe ne comprends que 4 Pokémons avec obligatoirement votre avatar et votre partenaire, vous prendrez plaisir à utiliser le mode compagnon avec le 5ème restant en cas d’absence de Pokéden, même si c’est Insolourdo et qui, on peut le dire, n’est pas un grand expert combattant.


Le scénario est très bien maîtrisé et on se surprends à se poser les mêmes questions que son avatar. Les personnages sont très attachants, l’humour est bien présent tout le long du jeu. Et je dois l’avouer, sur la fin, j’ai activé le détecteur de bon scénario Donjon Mystère puisque, une nouvelle fois encore dans cette série, j’ai pleuré (et dieu que les jeux qui me font pleurer sont TRÈS TRÈS rares).

Et histoire de compléter le scénario, le jeu profite une nouvelle fois d’une magnifique OST, probablement la meilleure de la série. Pas besoin d’attendre un donjon important puisque le premier donjon vous berce déjà et vous lance dans le jeu.


La majorité de l’OST mérite le détour et voici une petite liste en spoiler pour les mélomanes et pour éviter le spoil :

Liste de Musique à écouter absolument (Nom anglais):

5) Les Magna Portas

Je me permet une petite partie à part pour cet ajout qui est lui même optionnel mais qui mérite le coup d’oeil. Tout d’abord, qu’est-ce qu’une Magna Porta ? Il s’agit d’un portail menant à des donjons éloignés qui fonctionne dans le scénario du solo par le biais de Plaques d’Encryptions. Dans le mode annexe des Magna Porta, celles-ci s’activent en prenant en photo avec les appareils photo externe un objet rond. Un conseil, ne lésinez pas sur la lumière car les APN sont très chiants sur ce point.


Le donjon généré dépend de la couleur de l’objet pris. Si il est bleu, le donjon aura tendance à être remplis de types eau/glace ; si il est rouge, le donjon aura un thème volcanique, etc... Quand à votre équipe, oubliez votre compagnie, vous incarnerez aléatoirement un des 5 starters du solo sous sa forme évoluée (première où deuxième) et vous serez accompagné (ou pas) de 1 ou 2 autres starters dans le même cas.

Les donjons sont réparties en 3 catégories : court, moyen et long. Qu’on se le dise, Court équivaut à 5 étages et Long à 15. Tous items récupérés lorsque vous arrivez au sommet seront transférés dans votre coffre de partie solo, histoire que votre courte expédition ne vous serve pas à rien.

6) Notes du jeu

Abordons un peu plus en détail chaque section du jeu. Pour la peine, j’ai décidé d’être plus précis pour chaque sous-partie et je noterais maintenant sur 20.

Graphismes : 16/20
Prenez le moteur de Poképark (un des meilleurs de la série Pokémon), mettez le en vue aérienne, rajoutez des décors de donjons animés, de beaux environnements, un Pokéden magnifique après l’avoir aménagé, un superbe Village Relais, et vous avez ce jeu. Peut-être pas le plus beau de la 3DS mais c’est pas ça qui va vous rebuter.

Bande-Son : 19/20
L’une des meilleures OST de la série, elle se cale parfaitement à chaque évènement. Une grande partie de l’OST est un régal et on en redemande !

Jouabilité : 15/20
Le jeu rompt avec certaines de ses bases. Les donjons sont moins nombreux et beaucoup plus court. Plusieurs éléments comme le QI ou la Faim ont été retirés. Malgré cela, les nouveautés implémentées compense largement ce manque avec le nouveau système de capacités qui dynamisent les combats. De plus, de nouvelles features sont disponibles après les crédits et on retrouve un Donjon Mystère à l’ancienne (Grand nombre d’étage, donjons à règles d’entrée, une barre de faim pour certains).

Scénario : 17/20
Certes un peu niais au début, le scénario devient assez prenant pour qu’on s'identifie à notre avatar et que l’on considère ses amis comme les nôtres ce qui aide à l'immersion dans le soft. Le mode compagnon permet de mieux consolider son idée de ses partenaires et on prendra plaisir à incarner un des nombreux personnages importants de l’histoire dans le mode Compagnon.

Durée de Vie : 13/20
Gros point noir du jeu, sa baisse de difficulté avant les crédits ainsi que le faible nombre de donjons rend le jeu beaucoup plus court. On doit parfois également enchaîner plusieurs Donjons à la suite (jusqu’à 7 !!!) sans pouvoir revenir à Pokéden autrement que par le mode Compagnon. Toutefois, vous pouvez rajouter 2 points pour les donjons après crédits qui sont renouvelés avec de nouveaux gameplays les rendant plus difficiles.

Moyenne des notes : 16/20.

7) Conclusion et Note Finale :

Pokémon Donjon Mystère (4) : Les Portes de l’Infini est un très bon opus pour démarrer dans la série. Toutefois, si les plus experts sont sceptiques à l’idée de l'intérêt du soft, c’est sans compter sur un excellent du Scénario/Musique qui rend le jeu addictif. Il n’est certes peut être pas le meilleur de la série, mais il n’en reste pas moins un excellent titre que tout amateur de Pokémon ou de Dungeon Crawler se doit de posséder.

Les plus du jeu :
- Pokéden et le Village Relais
- Aussi beau que Poképark
- Conservation des Sprites pour les dialogues
- Un scénario très bien mené
- Des personnages attachants
- Une OST excellente
- Une bonne cuvée de nouvelles idées et items
- Un système de combat perfectionné
- Le principe des Magna Portas
- Un post-crédits qui renouvelle le gameplay du jeu
- Un mode multi local

Les moins du jeu :
- Un poil trop facile
- Donjons Trop Courts et trop peu nombreux
- Abus de Checkpoints
- Absence de QI et de Faim
- Longs enchaînements de donjons
- L’habituelle répétitivité de la saga
- Pas de mode multi en ligne

Note Personnelle : 17/20

Note Finale : 16.5

Prochain Test : Fire Emblem : Awakening